Jean Frydman
Entretiens
(4x55').
Dans la collection Mémoire Vivante,
dirigée par Jean-Noël Jeanneney.
Réalisation Jean-François Perigot.
Entretiens menés par Agnès Chauveau.
Production Morgane/histoire (2002).
La journaliste Agnès Chauveau mène une série d'entretiens avec l'industriel Jean Frydman. Avec sincérité et modestie, l'homme revient sur son parcours, de la Résistance à l'affaire l'Oréal, sans oublier son épopée audiovisuelle et ses relations avec Israël, il évoque son parcours professionnel et ses combats.
Les
émissions
(1/4)
L'épreuve de la Résistance :
Né à Paris au milieu des années vingt de parents d'origine
juive polonaise, Jean Frydman grandit dans le quartier populaire et chaleureux
de Belleville où sa famille tient une petite fabrique de lingerie féminine.
En 1940, il n'a que quinze ans lorsqu'il décide de rejoindre la France
Libre en passant par l'Espagne. Son périple s'arrête à
la frontière espagnole, il est emprisonné à Pau quelques
jours avant de partir pour Nice il se livre à des activités
de résistance pour le mouvement Franc-Tireur. Quand il apprend qu'une
grande rafle se prépare à Paris durant l'été 1942,
il regagne la capitale où il réussit à avertir ses parents
grâce à la complicité d'un policier. Sa famille échappe
à la rafle du Vel' d'Hiv et se cache dans la Creuse alors qu'il reprend
la route de Nice pour poursuivre son combat dans la Résistance. Les
actions deviennent plus sérieuses : sabotages, exécutions, hold-up
… Arrêté et prisonnier de la gestapo en 1944, il est condamné
à mort. Il attend chaque matin qu'on vienne le chercher pour l'exécuter.
Toute l'absurdité de la folie nazie se manifeste le jour où
il échappe au peloton d'exécution grâce à Aloïs
Brunner venu chercher des juifs à Fresnes. Sauvé par le bourreau
nazi, Jean Frydman est transféré à Drancy. Evacué
vers Buchenwald dans le dernier convoi à destination des camps de la
mort, il s'échappe…
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(2/4) L'Aventure audiovisuelle :
Dans le Paris de l'après-guerre, Jean Frydman fréquente Saint-Germain-des-Près
et profite de ce bouillonnement comme d'une récompense après
les sombres années de son adolescence. Après un stage dans une
petite station de télévision au Canada, il participe à
la création de la première télévision privée
francophone au Maroc. Une expérience perturbée par le climat
insurrectionnel du pays où la présence française est
menacée par la lutte pour l'indépendance. Jean Frydman regagne
la France et se lance dans l'aventure d'Europe 1. Une station au style radiophonique
novateur, notamment auprès des jeunes, qui se distingue par sa couverture
de la guerre d'Algérie et de Mai 68. Parallèlement, Jean Frydman
dirige Télé Monte Carlo et , dans le but d'alimenter la grille
de la chaîne, devient propriétaire d'un prestigieux catalogue
de films. Mais le projet qui lui tient le plus à cœur, la création
d'une nouvelle chaîne de télévision commerciale, n'arrive
pas à aboutir …
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(3/4)
L'affaire l'Oréal :
En mai 1981, alors qu'il se situe plutôt à gauche de l'échiquier
politique, Jean Frydman est considéré par la nouvelle majorité
comme l'ami du président vaincu et de ce fait écarté
d'un certain nombre de projets, notamment celui qui lui tenait à cœur
: la création d'une télévision privée. Il s'explique
ici sur les circonstances de sa rencontre avec Valéry Giscard d'Estaing
et l'étrange amitié qui va naître entre eux deux que tout
oppose. Quelques années plus tard, Jean Frydman refait sur surface
dans le monde de l'audiovisuel grâce à une proposition de François
Dalle, ancien président de l'Oréal qui souhaite s'investir dans
le secteur et lui demande de s'associer avec lui. Ainsi naît la société
Paravision qui se lance dans la production de films. Au début 1989
se tient une réunion qui rassemble les hauts dirigeants de l'Oréal
au cours de laquelle on interroge Jean Frydman sur ses activités en
Israël. Il découvre alors que les produits l'Oréal sont
menacés de boycott par la Ligue Arabe et que les dirigeants de la société
sont prêts à tout pour y échapper. C'est le début
de ce qui va devenir l'affaire l'Oréal, révélant le sombre
passé de certains de ses plus importants cadres et, pour certains,
leurs relations avec François Mitterrand…
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(4/4) La politique israélienne :
Jean Frydman revient ici sur ses liens avec Israël et son rôle
dans la vie politique de ce pays, notamment auprès de Shimon Peres
et Yitzhak Rabin. Il explique les circonstances de sa rencontre avec Shimon
Peres alors que ce dernier, en pleine crise de Suez, cherche l'appui des grandes
puissances et fait appel à lui pour l'introduire dans le milieu politique
français, Peres dont il co-dirigera la campagne électorale en
1980. Cette brusque implication dans la politique intérieure israélienne
fait de Jean Frydman un témoin privilégié de l'ensemble
du processus qui conduira aux accords d'Oslo qu'il décrit ici minutieusement.
Il évoque également son sentiment de culpabilité suite
à l'assassinat de Rabin dont il se sent responsable, en tant qu'organisateur
de la manifestation qui précède le drame …
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